Le plagiat, un mot qui fait frissonner les écrivains et qui a secoué plus d’une fois le monde de l’édition et de la justice. On a tous en tête ce scénario catastrophe : tu es écrivain et tu as peut-être déjà publié des romans.
Seulement, tu as laissé traîner quelques manuscrits sur internet pour des raisons qui t’appartiennent.
Tu es aussi un lecteur ou une lectrice assidue, et tu te rends souvent dans cette librairie de ton quartier.
Et là, le cauchemar, tu lis en quatrième de couverture d’un roman pris au hasard, ton histoire, mot pour mot.
C’est pour éviter un drame comme celui-ci, souvent vécu comme un réel traumatisme chez les auteurs qui en sont victimes, que je t’invite à lire cet article pour être sensibilisé(e) au sujet.
Qu’est-ce que le plagiat ?
Le dictionnaire Larousse en ligne définit le plagiat comme un : « Acte de quelqu’un qui, dans le domaine artistique ou littéraire, donne pour sien ce qu’il a pris à l’œuvre d’un autre » et « Ce qui est emprunté, copié, démarqué ».
Sans détour, le plagiat se caractérise par le vol de la création d’un autre. Cette expérience est très douloureuse pour l’auteur car l’œuvre d’un écrivain est une partie de lui, et ce doit être bouleversant de voir que quelqu’un s’approprie son art et son travail.
Nota Bene : dans le cadre juridique, ce n’est pas le mot plagiat qui a une quelconque valeur, mais le terme contrefaçon. Il n’y a que le mot qui change, car l’idée reste la même, il y a délit si un individu viole les droits d’auteur, comme le rappelle l’article L335-3 du code de la propriété intellectuelle que tu peux retrouver ici « Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi ».
Comment se prémunir du plagiat ?
Protéger son manuscrit
Pour ne pas se faire plagier, il existe plusieurs méthodes accessibles à tous. La première est de t’envoyer tout simplement un e-mail avec en PJ ton manuscrit, daté et signé. Cet acte bénin est bien recevable par la loi, ouf !
Il y a aussi la méthode old school qui consiste à s’envoyer à soi-même son manuscrit par la poste en recommandé, sans l’ouvrir. C’est une preuve que le manuscrit t’appartient bel et bien.
Ensuite, il y a les solutions payantes, comme l’archivage sur internet de ton manuscrit via des sociétés spécialisées comme ici. L’avantage c’est que ta déclaration de droits d’auteur générée est illimitée dans le temps, pratique !
Peut-être as-tu déjà entendu parler de la société des gens de lettres (SGDL) avec son fameux service Cléo. Ce dernier permet tout simplement de déposer une empreinte en ligne sans avoir besoin de transférer directement le manuscrit, je te laisse aller voir.
Maintenant que l’on a abordé le côté pratique, prenons le sujet sous un autre angle. Certains auteurs ont si peur du plagiat qu’ils sont tétanisés à l’idée d’écrire. Pourtant, l’inspiration est bien différente du plagiat, et il existe des moyens d’être certain(e) de ne pas s’approprier malencontreusement le récit d’un autre.
Google est ton ami
Tu as une idée précise de ton intrigue, tes personnages ont des caractéristiques bien à eux, et si tu as déjà lu quelques articles sur le blog, alors tu as en ta possession de jolies fiches personnages bien fournies !
Jusqu’ici tout va bien.
Si tu veux être certain(e) de ne pas avoir outrepassé l’inspiration et donc de ne pas avoir copié quelqu’un, utilise quelques mots-clefs phares de ton récit, et regarde sur google ce qui est écrit à ce sujet.
Si tu trouves trop de ressemblances quelque part, alors change ta trame narrative, et propose autre chose. Cependant, rassure-toi, ça n’arrive pas tous les quatre matins et surtout, il y a un écart considérable entre s’inspirer des autres et plagier, c’est ce qu’on va voir maintenant.
Créer son univers romanesque
Le mot plagiat fait parfois paniquer les écrivains. On entend souvent dire que tout est déjà écrit, et que son idée a forcément déjà émergé dans l’esprit de quelqu’un d’autre.
Parfois même, on peut se dire : mais pourquoi je n’y ai pas pensé avant ?
Que ce soit pour les inventions toutes bêtes du quotidien du style le tire-bouchon (c’est utile, avoue !) qui a sûrement rendu quelqu’un millionnaire à ce jour, à ce roman captivant que tu viens de dévorer. Waw, cette intrigue t’a scotché et tu aurais adoré avoir cet éclair de génie. Une vague de frustration et un brin de jalousie t’envahissent.
Alors certes, on ne peut pas nier que la littérature soit foisonnante, mais pourtant, il est toujours possible d’être original. Je vais peut-être te surprendre mais il vaut mieux remercier ces écrivains plutôt que de se lamenter sur son sort. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils ont le mérite d’être inspirants, et que ce n’est pas parce que tu n’as pas eu cette idée précisément, que tu n’en auras pas une autre, qui plus est mieux si ça se trouve.
Souviens-toi qu’il y a autant de points de vue et d’histoires qu’il y a de personnes, la vie regorge de sources d’inspiration, et personne ne voit les choses avec les mêmes yeux. De la même manière que toute emprunte digitale est unique, ta créativité a tout pour être singulière.
Et puis, les auteurs se construisent aussi par la lecture, non ?
Alors comment écrire une romance, un thriller ou du fantastique sans en avoir jamais lu ? C’est impossible. S’inspirer de ce qui a été fait, c’est simplement une manière d’apprendre certains codes, pour les exploiter à sa sauce, ou tout simplement pour les dépasser.
C’est la raison pour laquelle un même univers donne lieu à des milliers de versions. Prenons les univers magiques, qui donnent naissance aussi bien à des œuvres comme Le Monde de Narnia, Le Secret de Moonacre, ou encore Les Chroniques de Spiderwick jusqu’à l’indétrônable saga Harry Potter.
Alors, à toi de te saisir du sujet avec ton regard, ta subjectivité, c’est ce qui fera que ton histoire sera originale.
Oui car qu’on se le dise, ceux qui plagient ne sont pas des écrivains, car un écrivain créé un univers à part entière, et ne se contente pas de faire du copier/coller sur Word. Ça, une machine en est capable. Alors tu n’as rien à envier aux personnes qui pratiquent ce délit, ils n’ont pas le mérite d’être des créateurs comme toi, et sûrement sont-ils jaloux de ne pas avoir ce talent.
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