Être tenu en haleine, comme suspendu à l’histoire, est une sensation que tu as sûrement déjà expérimenté et apprécié. C’est humain après tout, de rechercher ce grand frisson. Quand l’auteur parvient à créer cette attente, au point que tu t’empresses de tourner les pages pour découvrir avec fébrilité ce qu’il va se passer, c’est que ce dernier a réussi son pari : créer du suspense dans son récit.
Si seulement c’était si simple ! En vérité, créer du suspense relève du défi pour beaucoup d’entre vous, et c’est tout à fait normal. Dérouler simplement l’action aux lecteurs ne suffit pas, il en va de connaitre et d’appliquer correctement les mécanismes du suspense pour créer cette sensation d’inquiétude chez le lecteur.
Alors si tu veux savoir comment créer du suspense dans ton roman tout en restant crédible aux yeux du lecteur, c’est par ici !
Qu’appelle-t-on suspense ?
Le suspense est un ressort essentiel dans de nombreux romans. Il crée chez le spectateur au cinéma ou le lecteur en littérature, un état d’inquiétude, voire d’angoisse. Cette peur qui remue le lecteur est due à l’attente insoutenable d’un évènement en particulier, et de son issue !
Le héros est en danger et la menace est imminente par exemple.
Souvent, le suspense monte en puissance jusqu’à atteindre un climax. Le cœur s’emballe, les mains sont moites, le stress est à son apogée et bam, l’évènement en question se produit, on a la réponse tant attendue. Le suspense a pour particularité d’être captivant, et de tenir le lecteur qui dévore les pages comme il mangerait un bon cheat meal.
Comment instaurer du suspense en restant cohérent ?
1) Cultiver l’art du mystère
Pour rester cohérent, l’erreur serait de déposer au lecteur tous les secrets de l’intrigue sur un plateau d’argent. En quelques pages, le lecteur lève le voile sur l’énigme de ton roman, et n’a pas besoin de poursuivre sa lecture.
Au contraire, l’art du suspense est de savoir disséminer dans le récit des éléments de mystère, des indices, pour que le lecteur soit intrigué et veuille en savoir plus. Au fil des pages, le lecteur découvrira avec intérêt des fragments de l’intrigue, à lui de savoir les reconnaitre et de les reconstituer à la manière d’un puzzle.
Par exemple, dans le livre à suspense La fille du train de Paula Hawkins, adapté au cinéma, l’auteure parvient à maintenir le mystère avec brio en posant une situation déroutante dans un quotidien monotone. Rachel, qui passe tous les jours devant la même maison sur laquelle elle projette une vie parfaite, y découvre un beau jour un évènement choquant.
Puis, l’auteure ne met pas la lumière sur l’intégralité de nos questionnements ( mystère autour de la soudaine disparition de Megan, mais aussi autour de l’amnésie de Rachel qui se dissipe petit à petit…). Enfin, la révélation tant attendue, que je ne divulguerai pas ici pour ne rien spoiler !
Comme tu peux le voir, c’est une bonne méthode pour que le lecteur termine ton roman, il ne le lâchera pas sans connaitre le fin mot de l’histoire.
2) Mettre à profit les personnages
Pour que le suspense prenne et que celui-ci soit crédible, quoi de mieux que de mettre à contribution les personnages de ton récit ? C’est eux, qui font vivre l’action !
L’intrigue est là pour challenger les personnages, les mettre en danger, les secouer quoi.
Pour que le lecteur tourne les pages, il faut qu’il soit pris dans l’histoire, qu’il soit embarqué dans les aventures de tes personnages. En général, les personnages font face à des difficultés, qu’ils tentent de surpasser, parfois dans l’urgence. C’est ce qu’on appelle communément l’adversité.
C’est ici qu’un maitre mot intervient : l’enjeu. Quel risque prend ton personnage au cours de l’action ? Risque-t-il de perdre quelqu’un, quelque chose ? À l’inverse, s’il réussit, quelle serait la récompense ?
Que la réponse soit une relation amoureuse tant désirée, la reconquête d’une amitié précieuse, ou sa vie s’il est question de danger de mort, le lecteur doit à tout prix vibrer avec le personnage.
Si c’est le cas, alors le suspense ne peut être que maintenu, la tension dramatique est présente, et tu auras tout gagné.
3) Créer de l’ironie
L’ironie dramatique dans un roman, c’est quand le lecteur est au courant d’un élément important pour le récit, mais que le héros n’en sait rien du tout.
Parfois même, cet élément met en danger le personnage principal, quoi de mieux pour stimuler l’intérêt du lecteur ?
Imaginons que le personnage, prenons Alice, soit en couple avec Hugo. Ce week-end de printemps, Alice doit s’absenter pour une formation dans le cadre de son travail. Il était prévu qu’elle ne revienne lundi. Arrivée à l’aéroport, elle se rend compte qu’elle a oublié son passeport.
Elle saute dans le premier taxi pour retourner chez elle au plus vite. Nous, lecteur, on sait que son mec en a profité pour inviter sa maîtresse. Mais Alice, elle, ne le sait pas.
La tension est palpable, que va-t-il se passer ? On est avec Alice, on s’identifie à elle, on a envie de lui hurler dessus : « n’y va pas ! ».
Le suspense ne fait qu’augmenter au fur et à mesure qu’Alice se rapproche du domicile, comme une cocotte minute prête à exploser.
Voilà un ingrédient pour le moins captivant pour maintenir le lecteur dans l’histoire. Et puis, on y croit !
4) Tic-tac, le temps presse !
Tu l’as deviné ? Oui, jouer sur la montre, le compte à rebours, c’est là que je veux en venir. Ce tic tac qui nous rappelle que le temps est compté, c’est un procédé bien connu au cinéma comme dans les romans.
Pourquoi la contrainte de temps est si stimulante ? Tout simplement parce-qu’elle fait grandir l’enjeu.
Si le héros n’a que quelques minutes pour désamorcer une bombe, ou quelques heures pour sauver l’humanité, on a de quoi stresser, non ? Le suspense prend alors tout son sens. Cet outil te permettra de créer chez le lecteur cette attente insoutenable jusqu’à l’issue de l’action.
Tu connais maintenant les mécaniques du suspense, un outil qui peut être décisif dans un récit.
Alors, à bientôt de te lire !
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