Dans une romance, la place de la relation amoureuse est centrale, et c’est ce qui est souvent appréciable.
Pour que cette relation soit saine aux yeux du lecteur, il en va d’éviter les comportements destructeurs pour les personnages comme le recours à la manipulation, au chantage affectif, ou encore à toutes les formes de violences (psychologiques ou physiques).
Et contrairement à ce qu’on peut lire parfois, ce n’est pas parce qu’on crée une relation saine que celle-ci n’est pas rythmée !
Au contraire, pas besoin d’être un poison pour l’autre pour que la relation soit captivante et pimentée.
Alors, toi qui écris une romance ou qui le projette, voici quelques conseils pour créer une romance rythmée sans tomber dans un jeu toxique pour les deux tourtereaux.
Qu’entend-on par relations toxiques ?
Une relation toxique est une relation qui est par définition nocive.
La personne qui en est victime ne s’élève par vers le haut mais au contraire voit son estime d’elle-même faiblir, son cercle social se restreindre, sa liberté remise en question. Elle décline à vue d’œil comme un beau fruit qui s’oxyde à l’air libre, et on le regrette fortement…
En tant qu’auteur et lecteur, je t’invite à être attentif aux modèles qui nous entourent et à les interroger.
Certains comportements sont banalisés, et il suffit parfois de se poser un instant et de se demander :
Est-ce que c’est souhaitable, d’agir de cette façon dans une relation ?
Je prends cet exemple que l’on voit souvent dans les films ou dans les livres lorsqu’un couple est sur le point de se séparer et que l’un dit à l’autre :
« Ne pars pas, je pourrais en mourir » ou « Si tu pars je suis fichu(e) » ou tout simplement « J’ai besoin de toi pour vivre »
Quelle image cela renvoie ?
Ce n’est ni plus ni moins que du chantage affectif déguisé, et ce n’est pas correct car la personne qui souhaite partir peut finalement rester pour de mauvaises raisons comme la pitié…
Des exemples il y en a énormément, et lorsqu’on écrit une romance, il est crucial de repenser les modèles, les clichés, qui prédominent. Oui car être lu, c’est aussi transmettre un message, et ça, ce n’est pas rien !
Comment mettre du rythme dans ta romance sans introduire de relations toxiques ?
1) Exploiter les étapes de la romance
Certaines personnes pensent à tort que pour qu’une histoire d’amour soit captivante, il faut que le couple se déchire, qu’il y ait des jetés d’assiettes théâtrales, de la jalousie à outrance, de la souffrance finalement.
Et ces mêmes personnes se disent sûrement qu’un couple qui marche, c’est lassant et ça se résume à ça :
Petite routine netflix and chill, bisous bisous H24, des « je t’aime » à la pelle, de l’amour brut comme dans les contes de fées. Rien de palpitant à l’horizon, pas d’action non plus si ce n’est cette scène mignonne quand l’un des deux lovers se coince du popcorn entre les dents au cinéma.
Au risque d’en surprendre certains, une relation saine ne rime pas nécessairement avec ennui.
Elle est aussi mouvementée, la différence c’est que les deux protagonistes ne cherchent pas à se détruire, à se faire souffrir.
Dans les relations toxiques au contraire, on y retrouve du mal-être, de la manipulation, et la santé mentale en prend un sacré coup. Je m’y attarde ici, si le thème t’intéresse 👉 Comment éviter les relations toxiques quand on écrit une romance?
Mon conseil est d’exploiter le potentiel de la relation amoureuse en passant par les étapes clefs d’une romance : le côté excitant de la rencontre, le suspense autour de la séduction, puis de la création éventuelle du couple.. Finalement, les moments phares où le couple se consolide face à différentes épreuves.
Ces phases, qui sont différentes par nature et qui ne donnent pas lieu aux mêmes émotions chez nos deux personnages, créent nécessairement du rythme dans le récit. Forcément, passer de l’excitation au doute, de l’aveu des sentiments à la naissance d’un couple fait varier la tonalité du récit comme le ferait une partition de piano.
2) S’appuyer sur les outils du roman
Certaines personnes préconisent les phrases courtes pour ne pas endormir le lecteur avec un style trop littéraire, qui se noie dans les descriptions à n’en plus finir.
C’est vrai que les phrases courtes ont l’avantage d’être pertinentes car l’essentiel est dit, à l’inverse de longues phrases qui demandent parfois au lecteur beaucoup de concentration, quitte à ce qu’il relise le paragraphe.
Je dirais que ce n’est pas une loi immuable, car naturellement, selon ce que tu racontes, les phrases peuvent s’allonger, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose.
Dans la romance, je pense aux descriptions phares qui donnent à voir le tempérament des personnages, qui s’étend parfois sur plusieurs lignes, mais qui ont pour objectif de donner énormément de renseignements aux lecteurs.
On peut parfois même projeter ce que donnerait une relation amoureuse entre les deux protagonistes, lorsque les différents traits de caractères sont marqués.
Par exemple, prenons Chloé, qui rencontre Matis pour la première fois.
Chloé est timide, introvertie, elle perd ses mots face au charme éblouissant de Matis.
Matis, au contraire, est plutôt sûr de lui, il a un langage assuré.
La description peut s’éterniser quelque peu, et on imagine qu’elle peut laisser place ensuite au dialogue, pour reprendre de nouveau, et ainsi de suite.
Alors, prends ce que le roman offre comme moyens narratifs : les dialogues, les descriptions, les péripéties, la narration… Et fais en sorte de les faire varier correctement autour de la relation amoureuse, pour dynamiser l’histoire !
3 ) Créer de l’enjeu
Ce qui rend une romance captivante et ce qui va faire que le lecteur s’empressera de tourner les pages de ton récit, c’est aussi l’enjeu.
Ça se saurait si c’était le cas mais à moins de vivre dans un fairy tale, une relation saine n’exclut pas les disputes, les remises en question, le doute, la peur. La vie n’étant pas un long fleuve tranquille, être deux et heureux ne rime pas toujours avec le calme plat. Et oui, la mer aussi est parfois déchaînée. L’amour, c’est compliqué, je ne t’apprends rien, mais il s’agit ici de décider quelles valeurs tu vas défendre à travers les réactions et les décisions de tes personnages.
Si tu as choisi la romance, eh bien sache que la relation amoureuse a du potentiel à ce sujet, car on connaît tous les enjeux classiques et effrayants que représente l’amour : La prise de risque, l’inquiétude de perdre l’autre, la difficulté à faire confiance en son ou en sa partenaire… Comme dans la vie, ces peurs peuvent également être liées au vécu des personnages, peut-être des traumatismes comme l’abandon, qui peuvent expliquer cette peur monstre de l’engagement.
Et avant même de s’engager, lorsque l’on rencontre quelqu’un qui nous plaît, cela peut nous renvoyer à notre propre fragilité : Suis-je assez bien pour cette personne ? Vais-je lui plaire ? Comment me présenter sous mon meilleur jour ? Les plus nerveux peuvent se retrouver en PLS.
Toutes ces ruminations donnent énormément de matière narrative, autant de sous-thèmes qui pourront t’aider à créer de la tension dramatique, et donc donner du rythme à ton récit.
Aussi, le développement de la psychologie de tes personnages donnera du dynamisme à ton récit, car le lecteur sera à l’affût de ces précieux renseignements.
Enfin, tu peux insérer une sous-intrigue pour animer ton récit, qui n’est là que pour servir l’intrigue car elle ne doit pas la remplacer !
Un triangle amoureux par exemple, s’il est bien manié, va nécessairement bouleverser l’équilibre de l’histoire principale et donner au lecteur des sueurs froides. La relation amoureuse se retrouve soudainement fragilisée, et le suspense qui en découle : Que va-t-il se passer ? Vont-ils se séparer ? Cela donnera nécessairement du rythme à ton récit.
Prends soin de toi, et de tes personnages… À bientôt de te lire !